Les rumeurs de Croissant d'Elune

Cin' avait juste relevé la tête, grognant et replongeant dans ses rêves, la poison était soulagé, mais toujours présent dans son organisme, il avait été apaisé, pour une fois, depuis longtemps il dormait sereinement, a sa grande surprise d'ailleurs.

Ses rêves furent étranges, il entendait comme une voix interne qui lui parlait, ça n'était pas la Déesse ni Cénarius, il ignorait d’où cela venait, comprenait a peine ce qu'elle disait, des bribes, juste un songe c'était il dit

Nwalya n'avait pas passé la nuit au camp mais l'avait regagné vers midi depuis Darnassus.
Ce qu'elle y vit l'horrifia, la laissant sans voix mais eut le mérite de l'encourager à se surpasser.
Elle ne s'accorda pas une minute de repos, s'affairant à soulager les blessures, calmer les peines, sécher les pleurs, rendre leur dignité aux corps des tirailleurs tombés sous les griffes des wyvernes.
La jeune prêtresse avait laissé la sentinelle brûlée aux soins des druides, sachant qu'ils feraient tous de leur mieux pour lui sauver la vie; bien qu'une part d'elle savait à l'avance que la pauvre femme ne survivrait pas. Restant au chevet des autres blessés, Nwalya effectuait fréquemment des aller-retours entre l'infirmerie d'Astranaar et le camp dévasté du Croissant d'Elune.

Sur le chemin, elle avait croisé le Lieutenant Lune-dormante. Inquiète pour son état de santé se dégradant continuellement, elle décida de prendre quelques minutes pour lui parler.

"Elune Adore Lieutenant, puis-je vous être d'une quelconque aide?
-Non, rien recrue, reprenez votre travail" avait répondu le guerrier d'une voix sèche et sévère

...et la jeune prêtresse eut le malheur d'insister.
Un claquement se fit entendre dans la ville résonnant comme un coup de tonnerre.
Le Lieutenant secoua vivement la tête, comme reprenant ses esprits, l'air effaré.
La prêtresse posa sa main sur sa joue gauche, douloureuse, rougeoyante.
Il s'était platement excusé, retournant au camp honteux de cette pulsion colérique qu'il avait pu avoir.
Elle avait regagné l'infirmerie, continuant de s'occuper des corps meurtris des tirailleurs.

Reposant son esprit en n'apportant son aide que pour nettoyer et réparer les corps, elle s'accorda une petite pause de quelques minutes avant de reprendre son travail.
Elle versa une larme pour toutes ces âmes disparues, une autre pour tous ces blessés, et une dernière pour se donner le courage de continuer d'avancer et d'endurer toutes les peines. Elle s'était endurcie, oui...elle voulait être capable de supporter les peines de toutes et tous, même au prix de sa santé.

Saren'lya fut réveillée en sursaut par une explosion et jaillit de sa tente sans prendre le temps d'enfiler son armure. Seulement munie de sa lance, elle ne put qu'assister à la scène de chaos tandis que les wyvernes déversaient leur flot de bombes sur le campement. Pour son jeune âge elle avait connu de nombreuses horreurs en affrontant les orcs au sud d'Orneval. Mais la vue de frères et soeurs mis en pièces par les explosifs gobelins lui soulevèrent le coeur.
C'est alors que le souffle d'une détonation venant de derrière elle la jeta à terre. Sa tente venait d'être réduite en cendres.

Assourdie et hébétée, elle se mit à courir. Elle s'arrêta près d'une tirailleuse mutilée par une explosion et se pencha sur elle. Malgré des brûlures nombreuses, elle respirait encore.
L'assaut des wyvernes se poursuivait et Saren'lya savait bien qu'en restant ici elles seraient bientôt tuées. Elle leva les yeux en pestant contre son impuissance à réagir et la lâcheté de l'attaque. Elle traîna alors la tirailleuse blessée aussi vite que possible en direction de la falaise au pied de laquelle les fourrés pourraient les cacher à la vue de la Horde.
Sauver cette vie était la seule chose en son pouvoir et elle ferait tout pour y parvenir, quitte à subir les mêmes blessures et pire encore.

"- Courage, nous allons nous sortir de là. Je vais trouver quelqu'un capable de te soigner."

Mais aussitôt eurent-elles atteint le couvert que les chutes de bombes redoublèrent d'intensité juste à coté d'elles.


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Alors que les wyvernes avaient enfin fait demi-tour, les survivants soignaient les blessés ou pleuraient les morts. On retrouva Saren'lya avec le corps inanimé d'une tirailleuse dans les bras. L'elfe habituellement joviale avait le visage figé dans une expression d'horreur et de désespoir. On la somma de rejoindre le lieu où les blessés étaient soignés et elle s'exécuta sans un mot. Plus un seul mot ne sortit de sa bouche dès lors.

[/i]Kanoshal passait régulièrement à l'infirmerie voir l'était de Thèssarha, il n'avait jamais encore eu peur comme ça. Avant, Thèss s'occupait de ce genre de choses, il semblait tout de même soulagé de voir qu'elle récupère lentement, mais sûrement. Il passera ses journées à Astranaar, surveillant les blessés quand il pourra.[[i]

Deux elfes du camp parlent ensemble au coin du feu.

-"Vivevent? Tu parles du druide qui sert d'éclaireur lors des batailles?"
-"Oui"
-"Il semblerait qu'il a un caractère particulier."
-"Oui, un druide assez austère d'après les rumeurs..."

Le bruit du reflux sur la côte était appaisant, la lune refletait son aura blanche dans les vagues. On ne voyait que quelques nagas téméraires de ci de là mais la majorité c'était retiré de la grève de Zoram.

Le corps gonflé d'un elfe s'échoua sur le sable humide... Des profondeurs se préparait quelque chose.

[Ceux qui souhaite participer à de futures rencontres avec des nagas via cette rumeur, je vous laisse me contacter.]

Des rumeurs circulaient dans le campement depuis quelques temps, parmi les Sentinelles. Où était passé le Shan'do ? Qu'était il devenu après l’enlèvement de sa future épouse ? Qu'allait il advenir de son rôle au sein de la Compagnie.

Certaines fortes têtes faisaient passer le sombre message, corbeau annonciateur de malheur, qu'il avait rejoind les rangs de son maître, le vil Forteramure. D'autres disaient qu'il devait être mort dans le Rêve et que son corps était désormais un repas pour les larves de la forêt.

Il avait tout simplement disparu, le soir ou il avait ramené Nwalya au campement. Sans un mot, sans le dire à personne, pas même à son amie d'enfance.

Qu'était il advenu de Gwedrimar... ?

Maliüs, transformé en corbeau, était posé sur une branche non loin d'Astranaar. Il scrutait la ville, attendant, se lissant les plumes de temps à autres... Au bout de quelques heures, il vit la jeune Nwalya se baladait dans le ville, il croassa et s'en alla rapidement vers la forêt. On ne le revit plus durant quelques jours.