[Recruté(e)] Parchemin modeste.

La lune s'élève doucement au dessus de la cité Elfe, la nuit est fraiche et peu avancée et pourtant les rues sont déjà calmes. Un calme souvent superficiel, que beaucoup jugent habituel dans cette ville pour peu que l'on n'y passe pas aux heures pleines. Les patrouilles slaloment et sillonnent les sentiers aux alentours de la ville, passant devant les arbres Anciens au balancement inlassable et pourtant sans cesse renouvelé.

En provenance des bois épais, une silhouette s'approche des abords plus dégagés de l'entrée principale.
Une fois arrivée sous les rayons de lune, la silhouette laisse deviner un elfe de la nuit. Pas aussi grand que peuvent l'être ceux de sa race, l'individu aurait presque parut dans les normes, étant donné sa carrure anormalement mince.
Caché de la bruine par un long manteau marron, le rôdeur donnait des airs de vagabond du fait de sa minceur, mais à son crédit en fin de compte : ses vêtements étaient d'une qualité plus qu'honorable malgré la boue qui les recouvraient.

L'Elfe évolua donc en direction de la ville. Tout en marchant, il semble prit de quelque tic nerveux, se triturant fréquemment le bras sans hâte et sans avoir l'air de s'en rendre vraiment compte.
Au fur et à mesure qu'il effectuait sa monté sur l'arche qui délimitait l'entrée, il effectuait des pas de plus en plus appuyés. Bien qu'il n'eut pas l'air fatigué le moins du monde, sa maigre masse semblait lourde à se mouvoir. Il approcha du tréant Radicelle et, libérant ses bras du large manteaux, il dégagea sa capuche -et par la même ses cheveux bleus clairs- et tendit de ses deux mains une enveloppe épaisse au Gardien.

Il s'éclaircit la gorge, comme pour se préparer à faire une quelconque phrase pour se présenter au tréant, puis finalement se ravise, se contente d'effectuer une révérence appuyée avant de tourner les talons.


En Darnassien sur un parchemin rudimentaire l'écriture semblait, certes soignée, mais était visiblement restée impratiquée depuis un long moment.

Citation :

Salutations, je m'appelle Uatu [nom raturé jusqu'à l'illisible], j'ai vécu jusqu'à ce jour 10127 années. De la majeur partie de ma vie, j'ai vécu en tant que druide au sein du Cercle Cénarien, dévoué et capable pendant chaque année.
Mais aujourd'hui je vis de l'échec.

J'ai été.
D'abord façonné disciple : tant de temps en tant que fière arrière-garde des armées d'Elune, je restaurais les forces de nos soldats, de nos terres.
Et puis, fort et accomplis du temps passé j'ai finalement hérité de la destiné majeur de mon existence : celle d'enfin venir remplir une place en tant que druide fière à son art, au sein même du Rêve d'Émeraude.
A l'être complet que je suis , c'est de cette tache dont j'ai fait l'essence même de ma vie. D'autant que je me souvienne, du plus long au plus intense de mon vécu : c'est à cet accomplissement que je me suis donné. J'ai été nommé Gardien, si fort et si long qu'un être peut être, j'ai été, tout entier, sentinelle d'une entrée.
Depuis presque la mort de la guerre des anciens, jusqu'à quasiment la naissance de la Troisième guerre, j'ai été au sein du rêve, le protecteur d'un sanctuaire.

Taillader les intrus, continuellement à mon poste -chaque second, de toutes les années- taillader, encore, encore, à m'en mourir d'eux, je m'accomplis. Mais avec le Cauchemar... c'était trop.. plus que je ne peux contenir, j'ai échoué, et du haut de la montagne des cadavres que j'avais terrassés, tant d'année tant de siècle du haut des déchets de mon devoir, j'ai été brisé et ai réduit mon âme à néant.


Je suis,
aujourd'hui échoué et défait. Je m'en viens à vous, car j'ai manqué à mon accomplissement, détruit et déshonoré je m'en viens.
Ni pour pleurer ou plonger dans l'entropie de la mortalité -dont j'ai été doublement frappé- mais bien pour supplier votre aide.

Le monde est fracturé, de ses terres jusqu'à son essence, brisé. Le cataclysme.. il l'a brisé, il a brisé la nature tout comme j'ai été brisé par le cauchemar, je le sens, sa fureur se vengera de ses bourreaux en même temps que son calme soignera ses maux, ainsi elle opère. avec force vigueur et tempérance.

J'ai beau avoir presque perdu la vie et j'ai beau découvrir notre peuple détruit : jamais je n'ai perdu l'espoir. Et je veux me battre, je veux encore, dans ce plan ou un autre, je veux tenir les premiers rangs des fronts de notre peuple, pour Elune et pour Cenarius.

Toutes ces choses que je désir, de devoir et de renouveau, je les entend résonner dans la description de votre assemblée.
Brisé brisé, je suis piteux je le sens, il me faut l'aide et l'union, il nous la faut, il me faut le support de ma convalescence, votre aide qu'il me faut dans un premier temps:
je saurai vous la rendre cent fois.

Peu importe combien j'ai échoué à ma tache de Druide, elle me remplis toujours de force, depuis et pour toujours, et pour peu que vous puissiez m'aider à la restaurer je redeviendrai méritant de supporter pleinement la honte de mon échec, et vous donnerai Ma force et avec elle ma sagesse retrouvée, pleine et entière, je deviendrai druide à notre cause à nouveau, druide à votre commandement.

Je ne retourne pas au Cercle. c'est là que j'étais, que j'ai toujours été même, et pourtant ma vie n'est plus là-bas. Ni au Rêve d'Émeraude -pas tout de suite non- je ne crois même pas avoir décidé de changer de vie un jour., seulement, c'est là aujourd'hui qu'est ma destiné : rejoindre nos terres et mes frères et soeurs et plier la menace où elle se présente.

Et je m'accomplirai en votre sein, si de grâce vous l'acceptez. Je serai un poids mort pour vous de mes débuts, je le sais, et m'en voudrai de vous l'infliger. Mais donner moi un peu de votre temps, donner moi votre force, et je vous le rendrai, en portant avec vous la renaissance de notre peuple, je ferai notre retour! oui, aidez moi à ramasser les éclats de ma chair en lambeaux, puis suivez les sillons de mes armes : je ferai pour vous un sentier avec les viscères et à la poussière des traitres et des ennemis millénaires des Kal'dorei,
Par mon serment : je regagnerai ma vigueur de fils de Cénarius, ou mourrai en m'y acharnant.

Radicelle dormait profondément la tête de feuillage posée sur les encres et les parchemins. Celle-ci se soulevait à chaque ronflement que provoquait son tronc, et se rabaissait aussitôt sur son travail. Réveillé par le pas lourd d'un elfe, il releva la tête en sursaut, secoua ses feuilles et ses branches pour paraître présentable, lissa son écorce de tronc et s'approcha de l'entrée de l'arche d'un regard curieux. Voyant l'elfe approché d'un air maladif ou maladroit, il prit la lettre entre ses branches et lui répondit seulement :

"Urrrwaak KK-kk-kk-". Ce qui devait surement signifier, "Bonjour, merci".

Lisant le parchemin avec attention, c'était de loin pour le moment la plus longue lettre qu'on lui avait écrit. Passant sa main sur ses branches de tête il s'aperçut qu'il gouttait l'encre d'avoir dormi sur son travail. Et voilà, Radicelle redevenait bougon pour la journée ! Cela ne l'empêcha pas néanmoins de répondre à cet elfe.

Citation :

"Sire Uatu,

Le Croissant d'Elune a bien reçu votre candidature, et vous fais bonne réception de votre lettre. Il est admirable de voir votre expérience et de savoir que vous avez protégé les notres dans cette vaste bataille. Convenons d'un rendez-vous pour parler plus en avant avec l'un des officiers du Croissant d'Elune.

Ce jour dimanche à 17h.
Ce jour dimanche à 19h
Ce jour dimanche à 21h.

Ou demain Lundi, entre 17h et 19h.

Si aucun de ces rendez vous ne vous convient, merci de nous le faire savoir.

Radicelle, le Gardien."