Prophéties

Messages : 64 Date d'inscription : 27/07/2011

Hier, tôt dans l'après midi, dans le Bosquet Cénarien des terres de Désolace, un Shan'do voit partir son apprentie, le regard perdu, inquiet mais également fier et confiant.

"Elle a le don de prophétie."

Garren Vent-noir s'approcha de son ami, les mains dans le dos, il avait l'air stupéfait. Ses traits d'habitude si doux s'étaient crispés. Il semblait réaliser quelque chose d'important. Il se tourna vers Gwedrimar.

"Tu sais ce que cela signifie mon Frère. Elle va devoir passer les épreuves du Cercle. Tu sais également que c'est la première de son espèce. Le Cercle risque d'être surpris, et surement pas dans le bon terme. Même si elle est proche de notre Mère à tous, elle en reste une humaine."

Gwedrimar savait, il savait qu'à partir de ce jour son apprentie devrait faire des efforts inconsidérables, qu'elle n'était pas prête. elle avait besoin d'entrainement, il souffla longuement et se tourna vers Garren.

"Je vais devoir aller en référer au Cercle Cénarien. Cette histoire me dépasse. Mais je ne veux pas qu'elle soit méprisée ni qu'elle soit mise à l'épreuve. Il est trop tôt. Je leur en parlerais."

Garren pose sa main sur l'épaule feuillue de son ami de toujours, il lui sourit un instant.

"C'est une enfant de Goldrinn. Père Loup veillera sur elle, sois en certain Gwedrimar." L'elfe marqua un temps. "Non...moi ce qui m'intrigue, c'est le lien qu'elle a avec cet autre humain, bien au delà des potentiels sentiments qu'ils pourraient éprouvés l'un pour l'autre, ils sont liés, leurs destins dépendent inlassablement l'un de l'autre. Des humains Gwedrimar, Goldrinn commence à se tourner vers les Humains...je ne comprend pas."

La jeune apprentie revint, tenant dans ses bras le sac que lui avait demandé Gwedrimar. Ce dernier la regarda longuement, ses cheveux roux, son air timide et perdu. Cette nouvelle avait du la boulverser, il en était certain.

"J'ai trouvé les glands que vous m'aviez demandé Shan'do !"

Thessarha Kane, une aura auréolée de mystères, qu'allait il se passer à présent.

Messages : 384 Date d'inscription : 11/09/2011 Age : 33

Les amulettes accrochées dans la longue chevelure rousse reflétaient les quelques rayons du soleil qui filtraient entre les épais feuillages des arbres millénaires. Quelques ombres curieuses venaient courir sur la fourrure des deux worgs endormis contre la sorcière des moissons, leurs épaisses fourrures offrant un peu de chaleur à la rêveuse.

Un flocon tomba sur la cuisse nue de la jeune femme, lui arrachant un frisson alors qu'elle replaça distraitement le pan de sa robe pour se couvrir. D'autres suivirent, venant sournoisement se glisser dans sa nuque, se poser sur ses joues, sur son ventre. Elle ouvrit les yeux, dérangé par les caprices du temps. Avait il déjà neigé ainsi à Orneval ?
Elle se redressa lentement accompagnées des deux bêtes. Pieds nus dans la neige, elle contempla un long moment la vaste étendue immaculée avant d’apercevoir le petit goupil blanc, assis quelques mètres devant elle. Quand il fût sûr d'avoir attiré son attention, il fit quelques bonds dans la poudreuse avant de rejoindre un sentier un peu plus dégagé.
Frissonnant, Théssahra suivait le renard sans se poser de questions, profitant de la beauté des forets Kaldorei sous la neige. Blanches et bleutées, les lianes et les branches avaient rapidement gelé, sculptant quelques stalactites gracieuses, une mélopée cristalline s'élevant dans la forêt silencieuse.

Une chaleur anormale et étouffante commença à grandir dans le bois onirique, alors que le petit animal blanc continuait d'avancer, imperturbable. La jeune femme se sentit mal a l'aise, oppressée et en danger. Une épaisse fumée noire s'éleva au dessus de la cime des arbres, la glace commença à fondre sur la route, la neige à devenir grisâtre et recouverte de cendre, le chant cristallin remplacé par le crépitement des flammes.

La sorcière écarquilla les yeux et se précipita dans le sentier, suivie des deux worgs. S'écorchant les pieds sur les braises chaude et les végétaux mourant, elle déboula dans une vaste clairière qui lui était familière. En son centre, un gigantesque arbre trônait. Son tronc portait de multiple inscriptions, et ses branches de nombreuses amulettes et statuettes taillées, flottant habituellement au rythme du vent.

A présent l'arbre entier brulait, les flammes le consumant lentement dans une grincement plaintif. Son cœur se serra, ses yeux rivé sur les flammes, elle le regardait mourrir impuissante. L'épaisse fumée commença à remplir ses poumons, la faisant vaciller en arrière. Une lourde branche tomba derrière elle, la séparant de ses trois compagnons. Les flammes l'encerclaient à présent. Elle appela à l'aide, mais les deux worgs se contentèrent de la regarder, refusant de sauter par dessus les flammes pour la rejoindre, ils se détournèrent.

Une larme roula sur sa joue. Elle se retourna vers l'arbre mourant. Respirer devenait difficile et ses jambes se dérobèrent sous elle. Tombant a genoux, elle se rattrapa de justesse sur ses mains. Alors qu'elle relevait la tête vers l'arbre en flamme, elle aperçut le goupil assis quelques mètres devant elle, sa silhouette se déformant sous la vague de chaleur. L'arbre grinça une dernière fois avant de venir s'écraser de tout son long sur la sorcière.

Messages : 384 Date d'inscription : 11/09/2011 Age : 33

Le loup écrasa sous ses coussinets une petite brindille noircit, intrigué par la couleur du végétal, il leva sa patte blanche à hauteur de son museau, constatant qu'un peu de suie s'était déposée sur son pelage. Sa truffe humide vint renifler l'étrange poussière sombre quand un étrange flocon grisâtre se posa entre ses deux yeux dorés. Il pointa sa tête vers le ciel, observant des braises et des cendres danser au dessus de lui, sortant d'un épais rideau de fumée blanche.

L'animal s'aventura à travers le nuage, plusieurs odeurs emplissant ses poumons. Il retroussa un peu ses babines en dévoilant la pointe de ses crocs, éternuant en secouant sa tête. L'air était étouffant et difficilement respirable, de petites silhouettes commencèrent à apparaitre devant lui alors qu'il baladait son regard sur les ruines d'Astranaar.
Chacun de ses pas soulevaient une épaisse couche de cendre grise. Autrefois, les arbres arboraient de longues branches ornés de feuilles de différentes couleurs, se penchant sur les battisses Kal'dorei. A présent, ils semblait tristes, secs, morts. Certains grinçaient sinistrement, leurs doigts d’écorces se tendaient vers le pelage du loup, suppliant de l'aide.
Des visages des elfes étaient allongés sur le sol, crispés, tordus de douleur, certains semblaient encore pleurer la perte de leurs foyer dans la mort et le loup avait même l’impression d'entendre des chants funèbres se perdre dans le sifflement du vent mélangé aux tintements d'un carillon en bois.
D'autres se tenaient la, immobile, le regard perdu dans le vide leurs corps éthérés marchant dans la ville, éternelles protectrices de ces lieux.

Alors que le loup observait ce triste spectacle, un petit renard blanc assis sur un tronc fumant attira son attention. L'animal immaculé, fit quelques bonds vers une battisse noircit et consumé par les flammes. Curieux le loup suivit. Repoussant débris avec son museau il senti une odeur étrange sous les décombres. Un survivant ?
Le canidé gratta frénétiquement l'épaisse couche de cendre et de charbon jusqu’à découvrir un bout de pelage. Le goupil blanc se percha sur une poutre en observant son compagnon dégager la totalité du cadavre du tigre.

Inclinant sa tête sur le coté, il observa longuement le corps gracile de la panthère avant d'approcher sa truffe contre la fourrure rousse rayée de noir. La bête ne broncha pas, elle semblait avoir rendu son dernier souffle de vie depuis un moment. Le loup se senti soulagé, il n'aimait pas ces bêtes la. Fourbe et vicieuse, elles rodaient dans les ombres, leurs yeux luisant de malice. Traitresse.

Le loup fini par relever le museau et alors qu'il s'apprêtait à faire demi tour, l’œil jaune de la panthère s'ouvrit.

Messages : 66 Date d'inscription : 05/02/2012

Prophéties F429bd5db201a50fff116fc9ab03115b

Soleil de plomb. La chaleur est accablante. La lumière se reflète sur le sable. Des ruines. Elles brillent de mille feux sous le regard implacable de l'astre diurne. Un vent sec balaie les dunes et les colonnades kal'doreïs. Le silence est maître. Une silhouette se détache des ruines et avance à pas lents et mesurés. Ses muscles roulent sous son pelage blanc et sa langue pend mollement hors de sa gueule, couvrant quelques crocs.

Le loup dresse son museau vers le ciel dégagé de tout nuage et hume l'air. Trouble. Il retrousse les babines et grogne. L'odeur est infecte. Elle se perd dans les ruines. Il couche ses oreilles et s'élance à la suite de cette piste. Le paysage défile et le décor change. D'immenses os se dressent tout autour de lui parmi les colonnes brisées et les pans de murs couverts de lianes et de racines.

L'air se rafraîchit. Ses coussinets rencontrent une surface liquide. Il relève la patte et penche la tête. Ce n'est pas de l'eau. Il renifle la surface noire et visqueuse et a un mouvement de recul. Il contourne la flaque et continue de suivre sa piste. Elle l'emmène vers le centre des ruines. Un frisson parcourt son échine alors qu'il dépasse le crâne d'un kodo. Le danger n'est plus très loin.

Il bifurque une dernière fois et s'arrête. Une harpie le toise du haut de l'imposante carcasse d'une tortue. Deux traînées d'un violet sombres s'étirent sur son visage couleur cendre. Ses yeux rougeoient comme la braise. Son plumage est noir comme le charbon. Elle fixe le loup, semblable aux statues qui décorent les toits de la cathédrale de Gilnéas. Le liquide noir et visqueux s'étend tout autour de la carcasse de la tortue. Il boue, remue et commence à remonter le long des os comme le plus infect des vers venu lécher un suc délicieux.

Le loup gronde, se voûte et bondit.

Messages : 384 Date d'inscription : 11/09/2011 Age : 33

Allongée sous l'arche de lumière, la louve s'éveilla doucement. Elle se souvenait avoir longuement prier un peu plus tôt dans la soirée, prier le Demi dieu loup, celui en qui elle avait une confiance aveugle. Mais elle ne se souvenait pas s'être endormie. Elle leva ses yeux jaunes sur ce qui l'entourait et tout semblait figé.

La foret luxuriante de Féralas entourait le bastion de Pennelune et aucun sons ni mouvements ne venait donner vie à ce tableau. Les elfes, les worgens, les anciens de la guerre, tout comme les hippogriffes et les sabres de nuit, aucuns ne semblaient présent. La louve s’inquiéta de ce silence et elle se leva sur ses quatre pattes. Après quelques foulées dans le camp vide, elle aperçut le goupil blanc courir vers un sentier, sa queue touffue et ébouriffée dansant dans l'air.
Instinctivement, comme toujours dans ce genre de situation, la louve suivi le petit animal sur une longue distance. Plus rapide qu'elle, elle le perdait parfois de vue, disparaissant dans une fougère ou derrière une racine, il réapparaissait plus loin, forçant la jeune louve à accélérer sa démarche pour ne pas le perdre.

A la fin de leurs course, ils se retrouvèrent dans une vaste clairière, un rayon de lune éclairant le centre. Sous la lumière, le corps gigantesque d'un loup éthéré reposait. Couché sur le flanc, sa respiration était lente et faible, la créature semblait lutter pour la vie. Un liquide brillant s'écoulait de ce qui semblait être des plaies, de larges entailles qui déchiraient le pelage translucide de la créature.
Intriguée, la louve s'approcha d'avantage, observant que plusieurs sentiers partaient autour de la créature onirique, se perdant dans les ombres.
Le renard blanc s’engagea vers l'un d'entre eux, suivi de la louve.

Des grognements, l'odeur du sang. Elle n’eut pas de difficulté à reconnaitre ce loup la, il faisait partie de sa meute et c'était l'un des plus fidèles. Il était pris dans un combat contre une créature se tenant sur deux pattes, recouvertes d'un épaisse fourrure rousse, sa tête ornés de deux grandes cornes souillées de sang.
Le combat semblait avoir duré depuis un moment déjà, tout deux étaient dans un sale état, la terre et les végétaux autour d'eux avaient adoptés une teinte écarlate, poisseuse.

La louve se figea un moment, observant avec angoisse son champion blessé, combattant avec toute la fureur dont il pouvait faire preuve. Elle fonça vers le combat, espérant pouvoir y mettre fin, mais avant qu'elle ne puisse les atteindre, l'une des cornes de la créature traversa le flanc du loup. Le yéti se redressa lentement, laissant glisser la dépouille mutilé devant la louve horrifiée.

Messages : 384 Date d'inscription : 11/09/2011 Age : 33

Ses yeux jaunes rivés sur sa proie, la louve était tapis dans la végétation danse de Féralas. Elle ne bougeait pas, observant, attendant patiemment le bon moment pour bondir hors de sa cachette et saisir son repas. Un biche broutait paisiblement à quelques mètres, ne se doutant pas un instant du danger présent.
Soudain, un oiseau quitta son perchoir dans un bruissement d'ailes. Surprise, la louve sursauta quelque peu, les rayons de la lune se faufilèrent entre les branches qui se balançait, dévoilant le pelage argenté de l'animal.
Les sabots dérapèrent sur la terre meuble et dans un bond, la biche s'éloigna à toute allure de la clairière piégée. Sans hésiter, la louve se lanca à sa poursuite, sautant par dessus les racines et les troncs mort pour ne pas la perdre de vue.

Au fil de leurs course, elle constata que la foret habituellement verdoyante prenait une teinte écarlate. Entre l'écorce des arbres s'échappait une sève poisseuse, la végétation étaient à présente peinte de différente nuance de rouge et semblait étrangement vide. Seul elle et sa proie osaient courir a travers ce décors dérangeant. Des odeurs bien connue de la jeune louve vinrent troubler sa concentration, la charogne, le sang, la mort.

Elle secoua un peu sa tête, inspirant pour reprendre sa chasse, toute son attention de nouveau portée sur la biche qui semblait lui jeter des regards moqueur quand elle bondissait avec aisance au dessus d'un obstacle. Ses sabots fins se réceptionnèrent dans une flaque vermeille à l’odeur de fer qui ne tarda pas de souiller les pattes argenté de sa poursuivante. Le liquide chaud et poisseux s’étendait devant elles comme une rivière irriguant la foret rouge, les branches des arbres se tordait en grinçant à leurs passage, essayant de se saisir des deux créatures. La biche ne semblait guerre gênée par ce phénomène, bondissant avec agilité dans la rivière pourpre en esquivant les branches griffues.

Les doigts de bois déchirèrent le pelage argenté qui commençait à adopter entièrement la couleur principale de l’étrange foret. Épuisée et blessée, la louve freina sa course, observant la biche disparaitre derrière les fougères.
Elle déglutit, reprenant lentement son souffle alors qu'un bourdonnement attira son attention. Boitant, elle se dirigea vers l’origine du son pour y découvrir un cadavre en décomposition, rongé par les vers et les insectes. Assit contre un arbre, il tenait encore dans sa main une longe lance de chasse, l'autre était ouverte paume vers le ciel, une amulette tressée dans des cheveux roux au bout des doigts.

Quand la louve approcha, oreilles en arrière, les insectes fuirent dans un grouillement ignoble. Un bourgeon traversa la chair décomposé pour s'ouvrir sous le nez de l'animal. Une fleur majestueuse aux pétales d'argent. Rapidement, d'autres bourgeons se frayèrent un chemin entre les chairs pour éclore sous les rayons de la lune, recouvrant entièrement le cadavre en quelques secondes.